TEMPÉRAMENT DE TYPE 2 - LE serviteur

LE SERVITEUR - INTRODUCTION

Le tempérament (le serviteur) d’une personne correspond à son caractère global, à sa personnalité, à sa manière de percevoir et d’appréhender son environnement et d’y répondre dans la relation. Ce tempérament est complété par deux ascendants, que je serais également en mesure d’identifier. Il est important de comprendre que chaque tempérament présente ses qualités et ses défauts propres. Ma pratique quotidienne m’a aidé à me centrer car je tiens à me sentir libre et c’est pour cela que je préfère l’emploi des mots : « libéré » et « non libéré ». En tant que médium, j’ai observé que les sentiments d’une personne sont les liens entre ces deux états. L’harmonisation du tempérament de la personne va permettre la transition d’un état « non libéré » à un état « libéré ». Elle apprendra ainsi à mieux se connaitre, à communiquer qui elle est, avec elle-même et son environnement.

LE SERVITEUR

Le serviteur met son don au service des autres. Il manifeste un niveau d’acceptation et d’estime qui aide les autres à croire en leurs propres valeurs. Il est doué pour voir les choses dans le détail. Il partage avec générosité et est capable de donner sa chemise pour aider son prochain. Il le soutient lorsqu’il est confronté à la souffrance et à la douleur. Pour se réaliser, il apprendra à tempérer son désir d’action et de contact, pour atteindre la relation inconditionnelle qui le libérera de son besoin de reconnaissance. Mais il a besoin de plaire et de l’approbation des autres. Certains ont eu une enfance triste et grise où il leur a manqué un sentiment de sécurité et de bien-être ; d’autres n’ont connu qu’un amour conditionnel de la part de personnes qui jouaient un rôle important dans leur vie, c’est à dire qu’ils avaient droit à cet amour qu’en échange d’un bon comportement. La « belle » enfance qui lui a été offerte l’empêche de se sentir furieux ou triste d’avoir constamment été poussé à se comporter en enfant modèle. Certains se souviennent avoir été obligés très tôt de servir de soutien affectif à d’autres membres de la famille. Ils avaient l’impression de devoir se rendre utiles pour être remarqués et aimés. Le serviteur pense intérieurement qu’il sera aimé s’il se montre tendre, compréhensif et serviable.

Un serviteur non libéré commence par gâter et chouchouter les autres sans que rien ne lui soit demandé. Si les autres se sentent étouffés ou importunés et qu’ils prennent leurs distances au lieu de répondre à cet amour, il se sent trahi et exploité. Le serviteur consulte en permanence un baromètre intérieur qui lui donne la température sociale et mesure d’où vient le vent, parce qu’il bâti son identité sur le degré de sympathie que lui vouent et témoignent les autres. La bonne humeur du serviteur monte et descend selon la quantité de sympathie ou d’antipathie qu’il reçoit en retour. Le serviteur est une personne extravertie dont le bien être dépend en premier lieu de la manière dont son environnement réagit à lui. Un serviteur qui ne mûri pas en passant à l’âge adulte donnera l’impression aux autres qu’il s’agrippe à eux, car il voudra sentir qu’ils ont besoin de lui. Du coup, il en devient manipulable car il suffira de lui dire « j’ai besoin de toi » pour que toute résistance disparaisse. Dès qu’il entend le mot « besoin », il va accourir à votre aide même s’il n’en a ni l’énergie, ni le temps. Puis quand il rentrera chez lui, il s’en voudra de s’être fait avoir… Mais sur le coup cela était si agréable de se sentir utile qu’il n’a pas pu résister.

serviteur soutien

Le serviteur est un sentimental qui a la larme facile. Il adore les câlins et les mamours. Il aime parler de ses relations et de l’amour. Il aspire à être aimé, à aimer de tout son cœur et à pouvoir vivre pour la personne aimée.

Le serviteur est un bienfaiteur qui se sacrifie pour le bien-être des autres. Il donne et il aide, c’est son plus grand don. Mais il doit résister à la tendance qu’il a de s’ériger en martyr et en saint. Pris à son propre piège, le serviteur se débat dans des problèmes d’identité car il change en permanence pour satisfaire aux besoins de la personne du moment, développant ainsi un Moi multiple. C’est pourquoi il préfère en réalité toujours rester avec la même personne. Si plusieurs personnes proches sont présentes en même temps, il peut arriver que le serviteur ne sache plus quel Moi activer. Hormis ce genre de situation perturbante, il n’éprouve pas ces différents états de Moi comme problématique mais comme un enrichissement. Le serviteur évolue généralement dans un très grand cercle d’amis, car il a tendance à qualifier très vite quelqu’un d’ami. Il cultive jalousement ses relations et cherche à compter autant pour chacun de ses amis. Il est fier de ce que tant de monde vienne s’épancher auprès de lui et ressent presque physiquement la souffrance de l’autre.

serviteur identité

La grande tentation du serviteur consiste à toujours vouloir aider les autres et à se fuir soi-même. Comme si son identité résidait dans les besoins et les désirs des autres, c’est à dire à l’extérieur de lui-même. Du coup, sa vie sentimentale peut en devenir chaotique. Un serviteur non réalisé a du mal à trouver son propre milieu. C’est pour lui la fin du monde quand il se retrouve seul. Méditer et prier seul et en silence est une source d’angoisse, car personne n’est là pour le conforter et parce qu’il a peur de ne trouver en lui qu’un grand vide ou une agitation inquiétante. Le serviteur donne aux autres ce qu’il souhaite pour lui-même. Mais son apparent « altruisme » n’est que la forme légitime qui lui permet de vivre son égoïsme… Qu’il est bon de sentir qu’on a besoin de vous. C’est à la fois le don et la malédiction du serviteur. Les personnes qui semblent encore plus impuissantes et faibles que lui, lui donnent un sentiment de puissance. Le serviteur aspire à la fusion. Lorsque deux personnes de son cercle éprouvent des sentiments, il entre en action pour créer ou renforcer les liens. Mais il peut aussi subtilement intervenir pour empêcher que des liens se nouent s’il sent que cela pourrait l’amener à perdre une des personnes concernées.

Un travail intérieur régulier aidera un serviteur à se libérer. C’est à dire qu’il deviendra une personne capable d’aimer inconditionnellement, sans arrières pensées.

Dans une relation de couple, un serviteur peut devenir très possessif. Ce qui peut l’amener à rechercher des partenaires faibles et dépendants. Par exemple, une femme de type « serviteur » pourra se mettre avec un partenaire addict à une drogue ; partenaire qu’elle pourra aider, supporter et pardonner. Mais ce genre de relation ne sera pas bénéfique, car elle alimentera inconsciemment cette situation, de peur (toujours inconsciente), qu’il retrouve son indépendance et qu’il n’est plus besoin d’elle.

Lorsqu’un serviteur non libéré est blessé, il peut brusquement cesser d’être gentil et malléable et risque de sortir ses griffes. Dans de tels moments, il peut profondément blesser ces personnes qu’il aime soit disant par-dessus tout… La conception de l’amour chez un serviteur non libéré est chaude, tendre et douce. Si l’autre ne joue pas le jeu et torpille cette conception de l’amour, il n’a plus d’autre choix que de se transformer en furie sans scrupule.

Le serviteur s’intéresse ardemment aux problèmes des autres en attendant qu’ils se confient à lui sans réserve, même si lui a du mal à se livrer. Il veut bien servir de poubelle aux autres, mais ne veut pas être un poids pour les autres. Il aurait honte de montrer sa propre indigence, de peur de ne pas être compris ou repoussé. En même temps, il aspire à trouver un lieu où il pourrait le faire sans être repoussé. Un serviteur ne se confiera que s’il est absolument sûr que l’autre l’acceptera comme il est. C’est pourquoi il a besoin d’au moins une personne à qui il fasse suffisamment confiance pour tout lui dire. Il recherche en premier lieu la confirmation et l’approbation de ses actes. Une critique sévère ou directe peut fortement le déstabiliser. C’est pourquoi, lorsqu’on veut apporter une aide spirituelle à un serviteur, il faut procéder avec beaucoup de circonspection et ne jamais lui faire perdre le sentiment qu’il est malgré tout accepté et aimé.

Un serviteur doit prendre conscience de ses besoins légitimes qu’il méconnaît la plupart du temps. Il est primordial qu’il arrive à cela, au risque de ne pas parvenir à échapper à son rôle qui présente des aspects très confortables pour son entourage.

Le serviteur non libéré a pour défaut principal l’orgueil. Attention on ne parle pas de suffisance ou de narcissisme, mais plutôt de l’expression d’un « Moi gonflé » qui l’amènerait à nourrir une certaine image de lui-même tel que : « je suis plus aimant que n’importe qui et mon amour sauvera le monde, je rendrai mon amour si indispensable que plus personne ne pourra se passer de moi ». Un serviteur non libéré s’impose avec son amour. Le problème avec une telle attitude est qu’il manipule et rend les autres dépendant par l’attention et l’assistance qu’il leur porte. L’orgueil l’empêche d’accéder directement à sa propre identité et donc à sa source et sa lumière intérieure. Comme dans son orgueil il se sent parfois le créateur et le conservateur de la vie, il a souvent du mal à se montrer reconnaissant de la vie. Mais de ce fait, il s’interdit aussi l’accès à la véritable joie de vivre.

Le côté obscur d’un serviteur non libéré est le faux amour. Son orgueil l’amène à considérer ce faux amour pour vrai et de se vexer si les autres rejettent cet « amour ». À l’inverse un serviteur libéré est capable d’un amour totalement désintéressé, qui joue carte sur table, annonçant ses besoins ainsi que ses limites personnelles et qui tient les autres pour quitte.
La stratégie d’évitement d’un serviteur consiste à refouler ses propres besoins et à les projeter sur d’autres. Du coup, il ne prend pas conscience de ses vrais besoins parce qu’il consacre sa vie à la satisfaction des besoins des autres. Il cache ses besoins car il redoute de ce qui pourrait advenir si son immense besoin de chaleur, d’amour et de proximité échappait à son contrôle.

Les besoins du serviteur sont généralement d’ordre émotionnel : douceur, sexualité, affection. D’autres besoins sensoriels peuvent facilement se rajouter en compensation, tel que manger ou acheter à l’excès. Après avoir satisfait toute la sainte journée les besoins des autres et refoulé les siens, il se dit le soir venu : « je l’ai bien mérité ». Du coup beaucoup de serviteur ont des problèmes de poids : les kilos de « consolation » pour un amour non payé en retour. Son mécanisme de défense est le refoulement. Il refoule ses impulsions négatives, notamment d’agressivité et de sexualité. Reconnaître clairement à une personne qu’elle les mets en colère ou qu’elle les agresse lui est difficile. En effet, de telles remarques pourraient le priver d’amour et être rejeté. Aussi exprime-t-il son humeur de manière détournée et fait en sorte qu’elle se remarque sans en porter la responsabilité. Un serviteur vexé peut, sans prononcer une parole de travers, empoisonner toute l’atmosphère d’un groupe. Mais si on lui demande il répondra d’un air innocent : « qu’est-ce que j’ai ? Mais rien ! ». Un serviteur non libéré va tomber dans le piège de la complaisance et de la flatterie. Il a tellement honte de ses besoins, qu’il doit rendre les autres dépendants de lui pour qu’il puisse développer un minimum d’estime de soi.

serviteur mérite

Puis, un jour, il peut tomber dans un extrême inverse qui plonge son environnement dans l’étonnement. Brusquement, il en a assez d’être dépendant de l’amour, des louanges et des marques d’affection des autres. Il veut alors prouver au monde entier, combien il est dépendant en se retirant et en commençant tout d’un coup à faire ce qu’il veut et à se battre avec acharnement pour sa liberté. Ce phénomène peut prendre des formes grotesques. Beaucoup de problèmes se posent pour le serviteur du fait qu’il n’est pas capable de dire « non » et qu’il promet plus qu’il ne peut tenir. Du coup, il s’en veut d’avoir accepté et se sent coupable de ne pas tenir parole. Un serviteur non libéré est contraint de se faire exploiter soit par les « pauvres » de ce monde, soit par une personnalité importante qu’il peut servir et assister.

Il peut très bien jouer un rôle de chef à condition de maîtriser sa partialité et sa subjectivité et de ne pas seulement s’entourer de gens qui le brosse dans le sens du poil. Il a tendance à créer autour de lui un cercle de « disciples » qui « comprennent ». Et malheureusement les esprits critiques ont peu de chances de rentrer dans ce cercle. Lorsque les « disciples » veulent prendre leurs distances pour échapper un peu à l’influence du serviteur, le processus de détachement peut devenir complexe. L’angoisse de perte du serviteur, fait en sorte qu’il tient ses proches attachés à une laisse invisible. Mais en général il n’aime pas le rôle de chef à cause des responsabilités qu’il suppose. Aussi préfère-t-il le rôle d’éminence grise derrière les coulisses avec beaucoup de pouvoir et peu de responsabilités. Il craint les positions où il se sent isolé et exposé aux attaques. Il suffit d’une personne critique qui « ne comprend pas » pour qu’il ait le sentiment que tous sont contre lui.

serviteur heureux

Un serviteur libéré est une personne qui développe l’humilité, l’envers de l’orgueil. Lorsqu’il arrive à reconnaître ses véritables mobiles (« je donne pour recevoir ») c’est d’abord un terrible désenchantement pour lui. Lorsqu’il se libère, il devient capable de supporter cette réalité, la digérer et l’accepter comme étant la sienne. C’est là que le changement et la guérison deviennent possibles. À partir de ce moment il reconnaît qu’il a nui ou qu’il a blessé quelqu’un alors qu’il voulait « son plus grand bien ». Cela est humiliant. Cette découverte le conduit, après un passage par l’humiliation, à la véritable humilité. Celle-ci va le conduire à une évaluation réaliste de soi et sur une saine estime de soi. Un serviteur ainsi libéré connaîtra ainsi sa propre valeur et n’aura plus besoin en permanence de marques de reconnaissance. Il accède finalement à l’autonomie pure, celle qui découle de son identité retrouvée. Un serviteur libéré n’attend plus que le monde lui soit reconnaissant pour tout ce qu’il accomplit. Il devient capable de se réjouir des moindres signes d’attention. Il devient à son tour capable de libérer d’autres personnes et d’être reconnaissant du degré de proximité et d’attention développés dans une relation. Il se réjouira de voir des personnes pour qui il s’était soucié à une époque et qui seront en mesure de suivre leur propre chemin en toute liberté.

Un serviteur qui se libère devient capable d’atteindre un certain degré d’objectivité et il se détache de tout ce qui est bavardage, flatterie, fausse proximité, sentimentalisme et recherche permanente d’approbation. Un serviteur non libéré fait généralement en sorte que les autres soient au courant de ses « bonnes actions ». Les serviteurs ont besoin d’un lieu de silence de d’objectivité où ils peuvent être seul, devenir ami avec eux-mêmes et réfléchir sérieusement, avec sa tête sans se laisser submerger ou manipuler par ses émotions. La sensibilité du serviteur aux ambiances et aux sentiments a une contrepartie très positive car il est capable d’évaluer très précisément une situation. Mais cela peut devenir un handicap s’il se sent blessé ou s’il prend peur au moindre soupçon de rejet. Un serviteur doit constamment être rappelé à la raison, afin de ne pas prendre ses sentiments pour la réalité objective. Il doit être à l’affût de deux signaux d’avertissement : la honte et le besoin de trouver un coupable. S’il a honte de ses besoins ou s’il s’en prend à d’autres, c’est que ses émotions le manipule.

Dès qu’il a l’impression de ne pas avoir son compte, il a besoin d’un bouc émissaire. Autant capable de haine que d’amour, il devient alors cruel et brutal, envers lui-même ou autrui. C’est le revers terrible du serviteur qui est d’habitude si tendre et si chaleureux. Un serviteur doit apprendre à dire non et à formuler clairement ses besoins. Il doit s’entraîner pour cela. Au départ il pourra paraître belliqueux, d’où l’importance que son entourage lui manifeste de la patience. Puis, au bout d’un moment il saura le faire.

Dans le service et le dévouement, il fait apparaître son côté le plus manipulateur comme son côté le meilleur. S’il s’entraîne à faire le bien discrètement, Sans attendre de récompense, il s’apercevra que dans un premier temps sa motivation a considérablement baissé.
Le syndrome de l’assistanat, le complexe du Messie, les fantasmes du martyr, la soif de relations… Tous ces petits jeux que se joue le serviteur créent tôt ou tard en lui le sentiment d’avoir vidé ses batteries !

Un serviteur libéré est capable d’un grand amour. Celui qui a la chance d’avoir un tel serviteur à ses côtés, a un amant magnifique et un ami que tout le monde peut lui envier. Un tel être perçoit les souffrances que vous ressentez et prend soin de vous parce qu’il sait ce qu’on éprouve lorsque l’âme souffre. Il ne voudrait à aucun prix que quelqu’un vive les douloureuses expériences par lesquelles il est passé. Là est la force et la beauté d’un serviteur libéré.

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